• Auteur
  • Résultats concours 2016-2017
  • S’inscrire à la classe prépa option ECE – Pourquoi faire une CPGE ?
  • La Master Class – session 2017

Cours d'Economie, Sociologie et Histoire du monde contemporain – CPGE ECE Camille Vernet (Valence)

~ Le site de la prépa HEC

Cours d'Economie, Sociologie et Histoire du monde contemporain – CPGE ECE Camille Vernet (Valence)

Archives Mensuelles: mars 2016

Une critique du revenu universel (Le Monde)

31 jeudi Mar 2016

Posted by Nicolas Danglade in 2. Les politiques de lutte contre les inégalités, Uncategorized

≈ Poster un commentaire

La magie du revenu universel

Eurêka. Voici la pierre philosophale, celle qui permet de transformer le socialisme en libéralisme. Mais aussi l’inverse, de transmuter en un instant le plomb ultralibéral en or communiste. Nous avons nommé le  » revenu de base universel « , ou, en anglais, l’universal basic income.

Ce revenu de base, digne de l’Utopia de Thomas More, obéirait à des règles très simples : il est versé à chacun, enfants et adultes, chômeurs et travailleurs, actifs et retraités, bien portants et malades. Plus besoin de remplir d’interminables formulaires pour toucher revenu minimum, assurance-chômage, assurance-maladie ou allocations familiales : sans contrepartie ni justificatif, chacun est gratifié d’un revenu universel, qu’il se nomme Liliane Bettencourt ou soit un anonyme sans-abri.

Mais il y a un mais… Selon le niveau auquel sera fixé ce revenu garanti, un pays changera radicalement de modèle de société.

Si le revenu minimum est fixé à 200 euros par mois et par personne, on aboutit à 800 euros pour une famille de deux enfants, moins que le revenu minimum français. Bienvenue chez Margaret Thatcher et dans un modèle ultralibéral : la collectivité offre un minimum pour survivre, à chacun ensuite de se débrouiller.

Avec ce même outil, il est aussi possible de choisir un modèle égalitaire, en fixant ce revenu minimum à 1 000 euros – 4 000 euros pour cette même famille. Comme dirait François Hollande, à 4 000 euros, on est riche ! Chacun finirait par toucher le même salaire, les revenus étant taxés à plus de 90 % pour financer cette allocation. Bon retour en URSS.

Régler le curseur
L’instrument est magique pour les élections. Nul besoin de loi, un décret présidentiel suffit : selon que le vainqueur de la présidentielle sera de droite ou de gauche, il n’aura qu’à régler le curseur de ce revenu minimum. Plus il est haut, plus le pays s’élève dans le socialisme. Plus il est bas, plus la France s’enfonce dans le libéralisme.

Ce revenu minimum est dans l’air du temps, qui trouve des défenseurs de l’extrême gauche aux libéraux, en particulier le philosophe Gaspard Kœnig, président du think tank libéral GénérationLibre, en passant par Frédéric Lefebvre (Les Républicains) et Delphine Batho (PS).

En Europe, la Finlande se propose de l’expérimenter cette année dans certaines régions tests. Helsinki est taraudé par le sujet depuis plus de trente ans, explique la sécurité sociale finlandaise, qui s’est saisie du dossier. Dans les années 1980, en pleine désindustrialisation, l’idée était de donner un revenu aux chômeurs de longue durée. Au fond, instaurer un revenu minimum pour tous, dans un monde victime, croyait-on, de la fin du travail.

Les années 1990 s’attaquent au chômage… en baissant le coût du travail. Des travailleurs pauvres sont contraints d’accepter des mini-jobs payés en dessous du smic. Le revenu universel est alors perçu comme un moyen de les aider financièrement tout en libéralisant le marché du travail. La recette est digne de Tony Blair, inventeur de la  » troisième voie « .

Aujourd’hui, le monde du travail encaisse un troisième choc : l' » ubérisation « . Le salariat s’estompe, la protection sociale qui allait de pair n’est plus garantie. Le revenu garantirait aux travailleurs intermittents une ressource minimale et une protection sociale financés par l’impôt. En France, le Conseil national du numérique a proposé d’explorer cette voie dans un rapport remis début janvier.

Surtout, ce revenu minimum est une incitation puissante au travail. Explication : le revenu universel comporte une différence majeure avec le RSA et autres allocations que le travailleur perd dès qu’il retrouve du travail : il est versé quoi qu’il arrive. Les revenus du travail ne sont donc que du bénéfice. C’est la raison pour laquelle le système plaît tant aux libéraux : il incite à travailler, permet de supprimer tous les contrôles anti-fraude – êtes-vous vraiment chômeur ou pauvre – et donc les bureaucraties de l’Etat-providence.

Le revenu universel plaît aussi à la gauche, car il se révèle très égalitaire. Chacun se retrouve avec des allocations forfaitaires, peu importe son revenu initial. Le système s’inspire de William Beveridge, père du modèle social britannique de l’après-guerre, largement financé par l’impôt. Il aide avant tout les plus modestes. En ce sens, il s’oppose au système bismarckien, qui veut que le salarié cotise en proportion de son salaire et récupère, en revenu différé, le montant de ses cotisations – retraite, chômage notamment.

Restent deux questions, le travail et l’argent. Le revenu universel incite, on l’a dit, à  » travailler plus pour gagner plus « , pour reprendre le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Certes, mais il peut aussi inciter à se contenter de peu et travailler au noir. C’est pour cela que la ville d’Utrecht aux Pays-Bas mène une expérimentation pour comparer le comportement de bénéficiaires du revenu universel et de personnes restées au système classique.

Second souci, l’argent. On l’aura compris, ce système coûte cher, très cher. Environ 36 % du PIB français si l’on octroie un revenu de 1 000 euros – l’équivalent de toutes les dépenses sociales et de santé françaises plus celles d’éducation – et 7,2 % du PIB, même si l’on se contente de 200 euros par personne : l’équivalent de la politique de chômage, de logement, la politique familiale et celle d’exclusion.

Le philosophe Gaspard Kœnig et l’économiste Marc de Basquiat ont proposé pour GénérationLibre de financer le revenu universel (450 euros par adulte, 225 euros par enfant, soit 325 milliards d’euros), par un impôt proportionnel de… 23 % sur tous les revenus. Plus de deux fois la CSG. Sans surprise, si seul l’Alaska a instauré ce système en versant chaque année jusqu’à 2 000 dollars par famille, c’est qu’il redistribue la manne pétrolière.

par Arnaud Leparmentier

Transmission de la politique monétaire et canal du taux de change (Le Monde)

31 jeudi Mar 2016

Posted by Nicolas Danglade in 1. Inflation et déflation, 2. Les politiques de régulation du cycle économique, 3. Les crises financières et leur régulation

≈ Poster un commentaire

Un article utile de R.Rajan pour se rappeler ce qu’est la canal du taux de change de la transmission de la politique monétaire et la problématique de la guerre des monnaies implicite (Cartapanis)

Le Monde 30 Mars 2016

De nouvelles règles pour le jeu monétaire international

Notre monde est confronté à une situation de plus en plus dangereuse. Les économies avancées, tout comme les économies émergentes, ont besoin de croître afin d’apaiser les tensions politiques internes. Mais seulement quelques-unes y parviennent. Si les gouvernements réagissent en adoptant des politiques qui détournent la croissance d’autres pays, une telle tactique protectionniste ne fera que favoriser l’instabilité ailleurs. Nous avons, par conséquent, besoin de nouvelles règles du jeu.

Les banques centrales des pays avancés sont aujourd’hui confrontées à une inflation qui flirte avec la limite inférieure de leur mandat. Alors que les taux d’intérêt sont déjà très faibles, elles savent qu’elles doivent dépasser la politique monétaire conventionnelle – ou perdre leur crédibilité. Elles utilisent ainsi la gamme des outils non conventionnels de façon plus agressive, depuis les achats d’actifs (l’assouplissement quantitatif) jusqu’aux taux d’intérêt négatifs. Si tout le reste échoue, il y a toujours  » la monnaie hélicoptère « , qui consiste à imprimer de l’argent et à le répandre dans les rues pour créer de l’inflation.

Mais, au-delà de leur impact à l’intérieur des frontières nationales, toutes ces politiques ont des retombées extérieures. Dans des circonstances normales, si un pays réduit les taux d’intérêt domestiques pour stimuler la consommation intérieure et l’investissement, son taux de change se déprécie également, stimulant les exportations. Mais les circonstances actuelles ne sont pas normales. La demande intérieure pourrait bien ne pas répondre aux politiques non conventionnelles.

De plus, étant donné les distorsions des prix des obligations domestiques découlant de ces politiques, les fonds de pension et les compagnies d’assurances cherchent à les acheter dans des marchés plus transparents à l’étranger. Cette recherche de rendement à l’extérieur déprécie encore plus le taux de change et augmente le risque de dévaluations compétitives qui ne profitent à aucun pays.

Les banques centrales des pays développés trouvent toutes sortes de moyens pour justifier leurs politiques, sans reconnaître l’inavouable – que le taux de change en est le principal canal de transmission. Si c’est le cas, nous avons alors besoin de règles qui empêchent que le mandat intérieur d’une banque centrale éclipse la responsabilité internationale d’un pays.

Pour utiliser une image du code de la route, les politiques ayant peu de retombées externes négatives devraient être notées  » vert  » ; celles qui devraient n’être utilisées que temporairement pourraient être notées  » orange  » ; et les politiques qui devraient être évitées en permanence seraient notées  » rouge « .

Beaucoup de zones  » orange « 
Si une politique a des effets positifs pour le pays qui la met en œuvre comme pour les pays étrangers, elle serait  » verte « . Elle peut aussi l’être si elle permet de redémarrer l’économie domestique en n’imposant que des retombées négatives temporaires aux économies étrangères, car elle serait malgré tout bonne pour ces économies à l’avenir en augmentant les importations de l’économie domestique.

L’exemple d’une politique  » rouge  » serait une politique qui ne contribue guère à stimuler la demande intérieure d’un pays, mais conduit à d’importantes sorties de capitaux provoquant des bulles des prix des actifs dans les marchés émergents.

Il y aura, certes, beaucoup de zones  » orange « . Une politique qui a de larges effets positifs pour une grande économie peut avoir de petits effets négatifs pour le reste du monde, mais être globalement positive pour le bien-être mondial. Une telle politique serait admissible pour un certain temps, mais pas de façon durable.

Mais nous sommes loin d’un accord sur la  » couleur  » des politiques actuelles. Nous devons donc en discuter. Nous pourrions commencer avec des documents de référence écrits par d’éminents chercheurs, puis passer la réflexion à des institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international et le G20. Il y aura beaucoup de flou au départ, mais la discussion conduira avec le temps à de meilleurs modèles et poussera les décideurs à éviter ce qui est clairement  » rouge « .

On peut légitimement penser que cela exigera un nouvel accord international dans le style de Bretton Woods, et une certaine réinterprétation des mandats des banques centrales influentes au niveau international. Mais nous avons déjà une base de discussion. L’article IV du FMI stipule en effet :  » En particulier, chaque membre doit… éviter de manipuler les taux de change ou le système monétaire international en vue d’empêcher l’ajustement effectif de la balance des paiements ou pour obtenir un avantage concurrentiel injuste par rapport aux autres membres…  »

Fixer les règles prendra du temps. Mais nous devons commencer à construire un système ajusté au monde intégré du XXIe siècle.

par Raghuram Rajan

Lutte contre les discriminations et croissance (Le Monde)

31 jeudi Mar 2016

Posted by Nicolas Danglade in 2. Les politiques de lutte contre les inégalités

≈ Poster un commentaire

Le Monde 30 Mars 2016

Les discriminations en matière d’emploi ont un vrai coût économique
Si les zones urbaines sensibles avaient les mêmes taux d’emploi et de qualification que la moyenne nationale, le gain général serait de 10 milliards d’euros par an. Agir sur ce levier redynamiserait l’économie
Après avoir invité le 5 février près de mille jeunes à Bercy pour les mettre en relation avec des entreprises, lors de l’opération  » Fiers de nos jeunes talents ! « , Emmanuel Macron a décidé de mettre les banlieues au cœur de son agenda politique. Fidèle à son positionnement habituel, c’est avant tout des entrepreneurs qu’il cherche à faire ressortir. Plus globalement, le ministre de l’économie cherche à briser des barrières non seulement juridiques ou réglementaires, mais aussi mentales.

La question de l' » apartheid  » en France, pour reprendre le terme utilisé par le premier ministre Manuel Valls, nourrit beaucoup de fantasmes et de positions tranchées, qui sont avant tout fondées sur des croyances. Avant même de s’accorder sur les mesures à prendre pour résoudre le problème des banlieues, peu de gens s’accordent sur le diagnostic et les problématiques qui les sous-tendent. Pourtant, de nombreux travaux sur ces questions existent et permettent d’appréhender le problème dans sa complexité et de manière dépassionnée.

Emmanuel Macron a raison de parler de barrières mentales, mais il faut noter qu’elles ne sont pas seulement le fait des personnes vivant en banlieue ; elles se trouvent aussi du côté de ceux qui sont susceptibles de les employer. Ainsi, être rattaché à l’islam et/ou avoir un nom à consonance africaine revient à diviser par trois, voire plus, la simple possibilité d’obtenir un entretien d’embauche. Bien entendu, ce n’est pas la seule cause de la situation économique des habitants de banlieue : lorsque ceux-ci ne s’autocensurent pas dans leurs choix d’orientation ou de prospection d’emploi, leur niveau de qualification scolaire plus faible que la moyenne nationale constitue un frein important, que l’on appelle les  » prédiscriminations « .

Un effet d’entraînement
Une politique intelligente de lutte contre les discriminations doit donc jouer à l’intersection de ces problématiques, et le  » jeu en vaut la chandelle « . Dans son livreTalents gâchés (2015), le think tank Different s’est interrogé sur l’impact économique agrégé qu’aurait la fin de ces discriminations sur l’économie française. Si les banlieues ressemblaient au reste de la France, c’est au moins 10 milliards d’euros par an qui pourraient être gagnés par l’économie : 7 milliards si le taux de chômage était dans la moyenne nationale, 3 milliards si la structure des qualifications était la même que pour l’ensemble du territoire.

Comment est-on parvenu à calculer cette somme ? Prenons un exemple, celui des habitants de zones urbaines sensibles (ZUS) âgés de 26 ans. Ils sont au nombre de 63 631. Leur taux de chômage est de 22,7 % (soit 14 444 chômeurs). Si leur taux de chômage correspondait au taux de chômage des jeunes de 26 ans des unités urbaines dans lesquelles se situent ces ZUS, soit 9,1 %, il n’y aurait que 5 790 chômeurs. Le différentiel est donc de 8 654 chômeurs.

A ces chômeurs excédentaires (par rapport à la moyenne), nous appliquons le salaire médian correspondant au niveau de qualification et l’ancienneté des actifs du même âge. Si seuls 9,1 % d’entre eux étaient au chômage et recevaient le salaire médian des jeunes de leur âge, 122 332 825 euros de salaires nets annuels leur seraient distribués. Or, comme le taux de chômage est de 22,7 %, seuls 104 030 004 euros de salaires nets annuels sont versés, soit un différentiel de 18 302 821 euros. Le même calcul, appliqué à chaque tranche d’âge des actifs de 18 à 62 ans dans les ZUS, aboutit au total de 10 milliards.

Il y a principalement deux choses à retenir de ces chiffres et de ces calculs. Premièrement, ce sont les zones urbaines sensibles qui ont été utilisées comme base statistique, ce qui réduit mécaniquement le nombre de personnes concernées par les discriminations sur l’ensemble du territoire français. L’impact économique serait plus important si on pouvait le calculer à l’échelle de l’ensemble des discriminations réelles. De plus, aucune hypothèse dynamique n’a été formulée quant aux effets d’entraînement que susciterait une réduction du chômage spécifique en banlieue. Deuxièmement, dans cette comparaison statistique, la problématique des qualifications apparaît nettement moins qu’elle ne pourrait, car si la moyenne des Français peu qualifiés trouve moins facilement un emploi, le phénomène est bien plus accentué dans les ZUS, où le taux de chômage des non-qualifiés frôle les 25 %.

Enfin, il est important de souligner qu’en cette période de crise, s’attaquer aux discriminations n’est pas un luxe pour faire plaisir à des intellectuels de gauche, mais correspond à un besoin économique et social profond. Depuis 2008, le chômage a explosé bien plus rapidement en banlieue qu’ailleurs.

Les effets d’entraînement sur l’économie et donc sur l’emploi à attendre d’une baisse du chômage sont donc plus importants en banlieue. Schématiquement, si Mohammed retrouve un emploi avant Jean, alors ce surplus de demande créerait les raisons d’embaucher Jean qui, lui, n’est pas discriminé… alors que l’inverse n’est pas vrai. Dit autrement, lutter contre les discriminations n’est pas un jeu à somme nulle, mais au contraire un moyen puissant de redynamiser l’économie française.

Par Fabien Forge (Economiste à l’université d’Ottawa (Canada) et Virginie Martin (Politologue à Kedge Business School, présidente du « think tank » Different)

Accord commercial bilatéral UE-Inde

31 jeudi Mar 2016

Posted by Nicolas Danglade in 3. Régionalisation, gouvernance et régulations internationales

≈ Poster un commentaire

Le Monde mercredi 30 mars 2016

Inde-UE : des négociations commerciales difficiles
Les discussions sur le traité de libre-échange pourraient être relancées, mercredi, lors d’un sommet à Bruxelles
Le sommet Inde-Union européenne, auquel va participer pour la première fois le premier ministre indien, Narendra Modi, à Bruxelles, mercredi 30 mars, va-t-il relancer les négociations sur un accord de libre-échange et d’investissements ? Lorsque les discussions ont commencé en 2007, les deux partenaires s’étaient donné deux ans pour conclure un accord. Neuf ans et 16 cycles de négociations plus tard, elles sont toujours au point mort.

L’Union européenne (UE) reste pourtant le premier partenaire commercial de l’Inde et le plus grand débouché pour ses exportations. De son côté, l’Inde, qui connaît la croissance la plus élevée parmi les grandes économies de la planète, pourrait offrir aux entreprises du Vieux Continent un relais de croissance non négligeable. Un accord  » aurait une signification toute particulière dans le contexte économique actuel, dans la mesure où il donnerait un nouvel élan à la croissance « , pouvait-on lire dans la déclaration conjointe du dernier sommet -indo-européen organisé à New Delhi, en février 2012. Mais depuis, les négociations ont stagné et la part relative des échanges entre les deux partenaires dans leur commerce extérieur n’a cessé de décliner.

New Delhi réclame le retrait des barrières protectionnistes sur le Vieux Continent dans le secteur des services. Bruxelles refuse toujours de lui accorder un statut d’homologation sur  » la sécurité des données  » autorisant l’industrie informatique à traiter depuis l’Inde des données sensibles sur des patients dans le secteur de la santé par exemple. Par ailleurs, le gouvernement indien plaide pour un assouplissement et une uniformisation des régimes de visa, pour permettre à ses travailleurs qualifiés de circuler librement dans les Etats membres.

Les Indiens reprochent à l’UE d’utiliser des normes de qualité très strictes pour exclure certains de leurs produits, comme les mangues en 2014, ou encore certains génériques. De son côté, Bruxelles aimerait obtenir une réduction des tarifs douaniers, qui peuvent atteindre 60 % pour les voitures, et jusqu’à 150 % pour les vins et spiritueux européens, ainsi qu’une libéralisation des professions réglementées d’avocats et d’experts-comptables, réservées aux seuls Indiens. L’UE tente d’obtenir un renforcement du régime indien de propriété intellectuelle, notamment dans le secteur pharmaceutique, ce qui, selon l’ONG Médecins sans frontières, menacerait l’accès aux médicaments génériques dans le monde entier.

 » Le contexte a changé « 
L’Inde, qui a déjà signé 42 accords de libre-échange avec d’autres pays, reste prudente. D’après  » L’enquête économique annuelle « , publiée en février 2016 par l’administration indienne, qui les a tous passés en revue, ces accords ont permis d’augmenter de 50 % le commerce extérieur indien en quatre ans. Mais ils ont davantage augmenté le volume des importations que des exportations. Les autorités suivent attentivement le cours des négociations entre Londres et Bruxelles sur un éventuel  » Brexit « . Le quotidien économique Mint cite dans son édition du 27 mars cette source anonyme au sein du gouvernement indien :  » Si le Royaume-Uni sort de l’UE, alors il est inutile de signer un accord de libre-échange avec Bruxelles.  »

Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, M. Modi privilégie les relations bilatérales avec chaque Etat membre de l’UE. Lorsqu’il s’est rendu en Allemagne et en France en avril 2014, un détour par Bruxelles, un temps envisagé, ne s’est pas concrétisé. Les diplomates indiens ont mis en avant un manque de réactivité de la part de leurs homologues dans le programme de la visite. D’autres estiment que la haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, était réticente à rencontrer M. Modi alors que deux marins italiens, accusés d’avoir tué deux pêcheurs indiens en 2012, étaient retenus par les autorités judiciaires indiennes.

 » Le contexte a maintenant changé, veut croire Sangeeta Khorana, professeur d’économie à l’université de Bournemouth, en Angleterre. L’Inde a gagné en visibilité sur la scène internationale et Narendra Modi a déployé une diplomatie économique destinée à attirer les investissements et à relancer l’industrie du pays.  »

Or l’Europe est le premier investisseur étranger en Inde, avec des stocks d’investissements évalués à 38,5 milliards de dollars en 2014 (34,04 milliards d’euros). L’Inde a besoin de ces investissements autant que de l’expertise européenne dans le domaine de l’urbanisme, puisqu’elle veut créer 100 villes intelligentes, ou dans les énergies propres. La signature, en octobre 2015, de l’accord de Partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership, ou TPP), le plus important accord commercial régional de l’histoire économique, et les négociations sur le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), ou encore le Partenariat économique global régional (RCEP) pourraient inciter l’Inde et l’UE à accélérer les négociations.

Le sommet prévoit la signature d’un prêt de 450 millions d’euros accordé par la Banque européenne d’investissement pour la construction du métro à Lucknow, une ville du nord de l’Inde. D’autres accords dans les domaines de l’eau, des énergies propres et du climat seront signés.

Julien Bouissou

Crédit et croissance (La Tribune)

31 jeudi Mar 2016

Posted by Nicolas Danglade in 2. Les politiques de régulation du cycle économique

≈ Poster un commentaire

Un article de la tribune sur le lien crédit / croissance; très utile pour travailler sur un sujet du type: le rôle du crédit dans l’économie

http://www.latribune.fr/economie/international/le-developpement-du-credit-frein-a-la-croissance-et-moteur-des-inegalites-560274.html#xtor=EPR-2-[l-actu-du-jour]-20160330

 

Le développement du crédit, frein à la croissance et moteur des inégalités

← Articles Précédents

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • septembre 2019
  • août 2019
  • juin 2019
  • mai 2019
  • avril 2019
  • mars 2019
  • février 2019
  • janvier 2019
  • décembre 2018
  • novembre 2018
  • octobre 2018
  • septembre 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015

Catégories

  • A lire ou voir sur internet
    • Articles en vrac
    • Sites internets à consulter régulièrement
  • Cours ECE 1 (2017-2018)
    • Module 1 Les fondements de l'économie et de la sociologie
      • Partie 1 Les fondements de l'économie
        • Le financement de l'économie
        • Les acteurs et les grandes fonctions de l'économie
        • Les grands courants de l'analyse économique depuis le 16ième siècle
      • Partie 2 Les fondements de la sociologie
        • Les grands courants de l'analyse sociologique depuis le 19ième siècle
        • Objets et méthodes
      • Partie 3 Entreprise et organisation
        • Analyse économique de l'entreprise
        • Eléments de sociologie des organisations
        • Les transformations de l'entreprise depuis le 19ième siècle
    • Module 2 Croissance et développement du 19ième siècle à nos jours
      • Partie 1 Croissance et fluctuations depuis le 19ième siècle
        • Fluctuations et crises économiques
        • La croissance économique
      • Partie 2 Les transformations des structures économiques, sociales et démographiques depuis le 19ième siècle
        • Les transformations démographiques
        • Les transformations de la structure sociale
        • Les transformations des structures économiques et financières
      • Partie 3 Economie et sociologie du développement
        • Economie et sociologie des institutions et du développement
        • Les inégalités de développement
        • Stratégies et soutenabilité du développement
  • Cours ECE 2 (2016-2017)
    • Module 3 "La mondialisation économique et financière"
      • Partie 1. La dynamique de la mondialisation
        • 1. L'ouverture des économies depuis le 19ième siècle : évolution et acteurs
        • 2. L'analyse économique des échanges internationaux
        • 3. Régionalisation, gouvernance et régulations internationales
      • Partie 2. La dynamique de la mondialisation financière
        • 1. La balance des paiements, taux de change et systèmes de change
        • 2. L'évolution du SMI depuis le 19ième siècle
        • 3. Constitution et fonctionnement du marché mondial des capitaux
      • Partie 3. L'intégration européenne
        • 1. La dynamique de la construction européenne
        • 2. L'Europe économique et monétaire
        • 3. L'Europe sociale
    • Module 4 "Déséquilibres, régulation et action publique"
      • Partie 1. Les déséquilibres macroéconomiques et financiers
        • 1. Inflation et déflation
        • 2. Le chômage : évolution et analyses
        • 3. Les crises financières et leur régulation
      • Partie 2. Les politiques économiques
        • 1. Allocation des ressources et réglementation des marchés
        • 2. Les politiques de régulation du cycle économique
        • 3. Les politiques structurelles
      • Partie 3. Les politiques sociales
        • 1. Justice sociale et légitimation de l'intervention publique
        • 2. Les politiques de lutte contre les inégalités
        • 3. Etat-Providence et protection sociale
  • Dissertations
  • Economie Approfondie
  • Khôlles
  • Parcours Post-Prépa
  • Plaquettes ECS 1 (2017-2018)
  • Uncategorized
  • Université du Temps Libre Marseille
  • Vie de Classe

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies