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Cours d'Economie, Sociologie et Histoire du monde contemporain – CPGE ECE Camille Vernet (Valence)

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Cours d'Economie, Sociologie et Histoire du monde contemporain – CPGE ECE Camille Vernet (Valence)

Archives de Catégorie: Les transformations des structures économiques et financières

Institutions extractives et inégalités (Angus Deaton)

18 lundi Déc 2017

Posted by Nicolas Danglade in 2. Les politiques de lutte contre les inégalités, Les transformations des structures économiques et financières

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Le Monde du 17 décembre 2017

 » Favoriser les travailleurs et les consommateurs « 
Les inégalités sont dues à la capture des rentes par les plus riches, estime le Nobel d’économie Angus Deaton
Les inégalités freinent-elles la croissance, ou au contraire la stimulent-elles ? Dans quelle mesure affaiblissent-elles la -démocratie ? Est-ce qu’elles tuent en poussant au suicide ou au désespoir ? Ou bien sont-elles, dans une certaine mesure, un mal nécessaire ?

Ces questions sont sans réponse, car mal posées et pas véritablement pertinentes. Les inégalités sont la conséquence, plutôt que la cause, de processus économiques, politiques et sociaux. Or, certains de ces processus sont souhaitables, d’autres non. C’est seulement en en faisant le tri que nous pourrons faire face au problème.

Il est difficile de reprocher aux innovateurs de s’enrichir en créant des produits ou des services qui bénéficient à l’humanité. Certaines des plus grandes inégalités d’aujourd’hui sont la conséquence de progrès gigantesques en -matière de santé et des révolutions -industrielles qui ont débuté vers 1750.

A l’origine, ces progrès n’ont bénéficié qu’à quelques pays d’Europe occidentale mais, peu à peu, ils ont permis d’améliorer les conditions de vie et la santé de milliards de personnes sur la planète. Les inégalités dues à ces progrès (à l’intérieur d’un pays ou entre les pays) sont bénéfiques et légitimes, elles constituent une caractéristique essentielle du progrès en général. A l’opposé, s’enrichir en soudoyant l’Etat ou en -bénéficiant de rentes ou monopoles est manifestement inéquitable.

Les revenus les plus élevés s’envolent
Il existe deux explications du fossé qui se creuse entre le revenu médian, qui stagne, et les revenus les plus élevés, qui s’envolent. La première est que ce fossé est dû à des facteurs sur lesquels nous n’avons pas prise, comme la mondialisation et l’innovation technique – l’une et l’autre conduisant à une diminution de la valeur du travail non qualifié au profit des emplois hautement qualifiés.

La deuxième est plus inquiétante : la stagnation du salaire médian serait la conséquence directe de l’augmentation des revenus et du patrimoine des plus riches. Autrement dit, les plus -fortunés s’enrichissent aux dépens de tous les autres.

Or, des études récentes montrent que cette deuxième explication est la plus plausible. La mondialisation et le progrès technique modifient la manière de travailler, mais ils pourraient bénéficier à tous. Comme ce n’est pas le cas, on peut supposer que les plus riches en canalisent le bénéfice à leur seul profit.

Il faudra encore un travail approfondi pour déterminer quels processus freinent la hausse des salaires des classes moyenne et laborieuse ; mais il est possible d’en dresser une première liste :

– Le coût des soins médicaux a des conséquences désastreuses sur les salaires. Comme, dans la plupart des cas, c’est l’employeur qui finance l’assurance-maladie de ses employés, le salaire des travailleurs sert à payer les revenus et les profits élevés du secteur médical.

– Un autre facteur est la concentration croissante du marché dans de nombreux secteurs. Cela nuit à la croissance de la productivité, car il est plus facile de réaliser des bénéfices en profitant de rentes de situation ou de positions de monopole, plutôt que par l’innovation et l’investissement.

– Le blocage du salaire minimum aggrave les inégalités (il est de 7,25 dollars/heure, soit 6,14 euros/heure, aux Etats-Unis, où il n’a pas bougé depuis juillet 2009).

– Pire encore, les clauses de non-concurrence et les limitations apportées à la syndicalisation empêchent les salariés de changer facilement d’employeur et -limitent leur marge de négociation et, en conséquence, leur salaire. Aux Etats-Unis, plus de 20 % des salariés sont liés par de telles clauses, et 28 Etats ont adopté des lois interdisant l’affiliation ou la cotisation obligatoire à un syndicat.

– L’externalisation de nombreuses tâches, à l’étranger ou sur place, permet aux entreprises de remplacer des salariés à temps plein par des travailleurs indépendants. Les serveurs de restaurants, les concierges, les techniciens de maintenance, les chauffeurs travaillent maintenant pour des entités très concurrentielles où les salaires, les avantages en nature et les possibilités de carrière sont faibles, voire inexistants.

– Le crédit d’impôt en faveur des foyers à faibles revenus a, certes, permis d’améliorer le niveau de vie de beaucoup de travailleurs mal payés. Mais n’étant accordé qu’aux personnes qui ont un emploi, il exerce une pression à la baisse sur les salaires, contrairement à d’autres dispositifs sans condition d’emploi, tel le revenu de base garanti.

– Les travailleurs immigrés non qualifiés pèsent aussi sur les salaires, mais la question est controversée. On dit souvent que les immigrés prennent les emplois dont les nationaux ne veulent pas. Mais il est difficile de croire que le salaire des travailleurs peu qualifiés serait resté aussi faible sans l’afflux de travailleurs immigrés non qualifiés.

– Autre facteur structurel : la Bourse ne récompense pas seulement l’innovation, mais également la redistribution des bénéfices du travail vers le capital. On le voit dans le rapport bénéfices/produit intérieur brut (PIB) qui a fait un bond de 20 % à 25 % aux Etats-Unis, tandis que le salaire médian stagnait. Cette augmentation serait encore plus forte si l’on y intégrait le salaire des cadres dirigeants.

– Il faut aussi prendre en compte les facteurs politiques. Toutes les déréglementations envisagées par le président américain, Donald Trump, sont au bénéfice du capital et au détriment des travailleurs et des consommateurs. On peut en dire autant des décisions de la Cour suprême américaine depuis quelques années. Ainsi sa décision dans l’affaire Citizens United v. Federal Electoral Commission autorise les riches Américains et même les entreprises à financer sans limite la campagne des candidats qu’ils soutiennent, facilitant ainsi l’adoption de lois et réglementations en leur faveur.

Si ces explications de l’écart croissant entre salaire médian et revenus élevés sont correctes, il existe alors une lueur d’espoir, car les dysfonctionnements du marché du travail ne sont pas la conséquence de processus inévitables, comme la mondialisation et le progrès technique.

Pour que les bénéfices du progrès soient largement partagés, il faut une politique en faveur des consommateurs et des travailleurs. Cela ne passe pas nécessairement par une fiscalité redistributive, mais suppose de décourager la recherche de rentes de situation et de redonner toute sa place à la concurrence au service des classes moyenne et laborieuse.

(Traduit par Patrice Horovitz)

Inégalités et concentration des marchés (Emmanuel Farhi)

18 lundi Déc 2017

Posted by Nicolas Danglade in 2. Les politiques de lutte contre les inégalités, Les transformations de la structure sociale, Les transformations des structures économiques et financières

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Le Monde 17 décembre 2017

 » Les monopoles nuisent à la croissance « 
L’économiste Emmanuel Fahri rappelle que les inégalités de revenus aux Etats-Unis découlent surtout de la concentration de secteurs de l’économie
Selon l’économiste britannique David Ricardo, la rente se définit comme un revenu excessif tiré d’une ressource économique par rapport aux coûts nécessaires à la production de cette ressource. Ricardo prend l’exemple de la terre, une ressour-ce donnée gratuitement par la nature, mais dont le revenu de sa simple propriété n’est pas nul : c’est ce que l’on -appelle la rente foncière. De même, on parle d’une rente de monopole ou d’une rente de situation.

Or, les Etats-Unis ont connu au cours des vingt dernières années une augmentation de la concentration dans la majorité des industries. L’exemple le plus frappant est celui des technologies de l’information, avec l’émergence de géants planétaires (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Mais le phénomène est général. Dans la grande distribution, la part des 50 plus grosses entreprises a augmenté de 10 % ; dans la finance, celle des 10 plus grandes banques de prêts aux particuliers et aux entreprises a augmenté de 30 % à 50 %, etc.

L’hypothèse optimiste serait d’y voir la manifestation d’une compétition accrue et d’une augmentation des rendements d’échelle. L’hypothèse pessimiste serait d’y voir un accroissement des barrières à l’entrée de certains marchés, du pouvoir de monopoles et des rentes qui en découlent. C’est malheureusement la seconde hypothèse qui semble être la bonne.

Tout d’abord, la part du travail dans la valeur ajoutée est passée en vingt ans de 65 % à 58 %, au profit du capital. L’accroissement de la rente foncière (le -secteur immobilier est très intensif en capital) n’explique qu’une partie du phénomène. De nombreux indices laissent penser que le reste s’explique par une augmentation du pouvoir de marché des entreprises et des rentes de monopoles associées, ces effets se concentrant sur les entreprises  » superstar  » qui as-socient taux de profits élevés, forte intensité capitalistique et rendements d’échelles importants.

Processus schumpétérien
Par ailleurs, le taux moyen de rendement sur le capital est resté stable, autour de 8 %, alors que les taux d’intérêt réels sont passés de 5 % à – 2 %. L’excès de rendement du capital par rapport au taux d’intérêt ajusté du risque reflète l’augmen-tation des profits de monopoles. La faiblesse chronique de l’investissement depuis le début de la reprise malgré des taux de rendement élevés du capital s’explique en partie par une incitation à préserver ces rentes en limitant le rythme d’expansion des capacités productives.

Un phénomène confirmé par la dispersion des taux de rendement du capital entre entreprises : le ratio du rendement du premier décile par rapport au médian est passé de 2 à 5, ce qui suggère une augmentation des rentes des entreprises les plus profitables.

De même, l’accroissement des inéga-lités de salaires entre entreprises ne -s’explique pas par des caractéristiques différentes de leurs salariés, mais par le partage des rentes des entreprises les plus profitables entre actionnaires et salariés.

Au final, le dynamisme économique a pâti de cet essor de la rente. Le processus schumpétérien de création destructrice a ralenti : la part des emplois dans les entreprises de moins de 5 ans a décliné de 20 % à 10 %, et le taux d’entrée de nouvelles entreprises a décliné de 14 % à 8 %. Le taux de création de nouveaux emplois a décliné de 20 % à 14 %, celui des destructions d’emploi de 16 % à 12 % ; la mobilité professionnelle et géographique a diminué.

Il est tentant de conclure qu’il faut agir pour dissiper ces rentes : par la taxe foncière pour contrer la rente foncière, par l’impôt pour compenser les inégalités, par une politique de concurrence pour contrer les profits de monopoles, etc. Mais il ne faut pas aller trop vite en besogne car la grande question, à laquelle personne n’a pour l’instant apporté de réponse décisive, est de savoir si ces rentes sont réellement des rentes pures, ou si elles sont la compensation imparfaite mais nécessaire d’investissements passés.

Par Emmanuel Farhi

Transition numérique et blockchain (Le Monde)

18 lundi Déc 2017

Posted by Nicolas Danglade in Les transformations des structures économiques et financières

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Beaucoup d’économistes s’interrogent sur la portée de la transition numérique (techno-pessimistes vs techno-optimistes). l’exemple du blockchain montre en tout cas que la diffusion des innovations dans ce domaine est loin d’avoir été achevée :

http://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2017/12/18/la-blockchain-pour-securiser-les-demarches-administratives-des-sans-abri_5231263_4811534.html#xtor=AL-32280270

Faire le point mercredi 13 décembre

13 mercredi Déc 2017

Posted by Nicolas Danglade in Les transformations des structures économiques et financières, Uncategorized

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Faire le point Mercredi 13 décembre

Faire le point Mercredi 13 décembre

Faire le point mardi 12 décembre

12 mardi Déc 2017

Posted by Nicolas Danglade in Les transformations des structures économiques et financières, Uncategorized

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Faire le point cours du mardi 12 décembre 2017

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